Je soliloque grave 5 juillet 2018

Je soliloque grave…
Vesoul le 5 juillet 2018

 

 

 

J’ai reçu il y a quelques jours le charmant message suivant : « Jean-Jacques, si tu pouvais m’épargner tous tes inepties et autres états d’âme du vieillard solitaire et soliloquant cela me ferait grand bien, merci ». Je me suis empressé de vérifier que je comprenais bien le mot soliloquant et j’ai trouvé dans mon Larousse cette définition -soliloquer = se parler à soi-même-. Ce verbe nomme donc le fait de penser par soi-même. Qu’est censé faire de répréhensible le « vieillard » ici désigné, dire (écrire) des inepties ? Peut-être se parler à lui-même à voix haute ? Et donc penser trop fort ? Je note que l’auteur de ce message (1) n’est nullement obligé de lire les parutions que je signale et que c’est le droit de chacun de m’avertir d’un mot, qu’il ne souhaite plus recevoir mes messages. Je note aussi, avec peine, que bien qu’ayant lu mes réflexions, il n’a pas compris que je combats l’âgisme et que par conséquent en me traitant de vieillard, il m’honore. Merci donc à lui, il m’a fait me lever en forme le jour où j’ai lu son message et m’a fort inspiré pour mes « soliloques » à venir. Pour ceux que cela intéresse, je continuerais, les 2° et 3° jeudi de chaque mois, d’alimenter mon blog de mes soliloques, j’en profiterais aussi pour signaler les autres nouveautés sur le site.

Cette fois je vais vous entretenir d’une question très sérieuse : pourquoi continuer à soliloquer, quand le doute et la fatigue nous envahissent ? Lequel/laquelle d’entre nous ne s’est pas dit (à soi-même, vous savez ce triste et entêtant soliloque) : à quoi bon ? Ce n’est pas moi qui vais sauver le monde ! D’ailleurs, ma psy me l’a bien dit : « Il faut que vous arrêtiez de croire que vous allez sauver le monde ». Et elle avait bien raison, c’est une forme de folie dangereuse que de se croire seul investit de cette mission. Mais il y a une folie bien plus dangereuse, mortelle même, celle de  : « …voir la vie telle qu’elle est, et non telle qu’elle devrait être » Jacques Brel, l’auteur de cette phrase disait même que c’était « la folie suprême ». Oui seul,  je ne changerai pas le monde, tu ne changeras pas le monde, il ou elle ne changera pas le monde. L’espoir… l’espérance (je préfère donner ce nom à notre espoir) ne peut venir que de la construction de multiples nous. Je suis communiste, ne prenez pas peur, je ne suis pas pour un affreux collectivisme, encore moins je ne sais quelle dictature. Pour nous, communistes du XXI° siècle, chaque nous se constitue de multiples « je » autonomes. Alors, à quoi bon se torturer l’esprit avec tous les problèmes du monde ? C’est parce que si j’arrête de penser par moi-même, j’enlève une possibilité à un nous, qui avec bien d’autres nous, pourrait porter l’espérance d’un autre monde possible.

J’ai dit « l’espérance », pas la certitude, une dernière citation pour la route : « L’espérance peut-elle être déçue ? Bien entendu, sinon ce serait la confiance… » . Je cite Ernst Bloch, le grand penseur de l’utopie, comme ferment de l’action opiniâtre.

Alors je vais continuer de « soliloquer grave » et de publier tous les 15 jours sur ce blog un peu de mes « ruminations » intellectuelles. Je vais aussi continuer de faire évoluer le contenu de ce site. Si vous cliquez sur poèmes, je vous propose un regroupement de poèmes sur la Paix, terminés… en 1991, mais toujours dramatiquement actuels. Ils ne sont pas nouveaux sur ce site, mais avant ils figuraient au mot Paix du regroupement nommé « De A à Z ». Pour ce dernier j’avais annoncé 13 poèmes, devant devenir logiquement 26, j’en avais même annoncé un 27°… pour l’instant vous vous contenterez de 10. À droite des poèmes, dessous Droopy, un menu déroulant vous permet d’aller au poème de votre choix. Au fait, en naviguant, vous pourrez dès fois aller à l’article suivant en cliquant sur la flèche indiquée par précédent et vice versa, nul n’est parfait, pas même le webmaster. Autre nouveauté, le texte sur ma vie s’intitule, désormais « Toute ma vie, j’ai rêvé. » Ce changement n’est pas étranger au thème de ma réflexion de ce jour, de même qu’il faut ne pas renoncer à soliloquer, il ne faut pas renoncer à rêver !  Du moins, c’est ce que je crois…

JJA

(1) Je ne le nomme pas, il ne m’y a pas autorisé et surtout je ne veux pas lui faire de la publicité… bonne ou mauvaise, c’est question de point de vue.