RUA Trois lettres, trois mensonges 12/09/19
Revenu Universel d’Activité
nouveaux mensonges macroniens
Au mois de Juin un « groupe de travail » s’est réuni autour de Mme Buzyn, ministre des solidarités et de la santé, pour mettre en musique la proposition de M. Macron de créer un RUA. La chanson qui en est sortie ne fut pas très entraînante.
… activité ? activité rémunérée ? un travail, quoi !
Certes il y a d’autres revenus d’activité que les salaires, il y a les bénéfices pour les entrepreneurs, les honoraires pour les professions libérales… Mais pour l’immense majorité des travailleurs, le revenu s’appelle un salaire. Depuis l’invention du RSA les gouvernants jouent avec le mot activité pour nous vendre des minimum sociaux se substituant aux revenus du travail, compléments de salaires insuffisants pour en vivre décemment, ou contre-parties d’une recherche active d’un travail. Dans un cas l’Etat remplace l’employeur, dans l’autre le grand service d’assurance chômage dont notre pays a besoin. Soyons clairs, soit les personnes sont en capacité de travailler et, cherchant un emploi, à défaut d’employeur doivent être prises en charge par l’assurance chômage, tant du point de vue de l’indemnisation, que de l’aide à la recherche d’un travail.
Quant aux salaires qui sont insuffisants pour vivre, il faut les interdire. Que nos adversaires ne crient pas trop vite au retour de la dictature Bolchevik, il existe déjà le SMIC et même une loi sur le minimum horaire. Il suffit de lier ces deux lois pour stipuler clairement qu’aucun contrat de travail ne peut prévoir un salaire inférieur à par exemple 60% de du salaire médian, dans un premier temps. Comme je défends un revenu minimum unique égal à 50% de ce salaire médian, cela garantie une augmentation de 10% de son revenu à l’allocataire qui retrouve un travail
… Universel ? vous avez dit Universel ?
de qui vous moquez-vous, M. Macron et Mme Buzyn ?
De nous qui cherchons laborieusement des solutions ? Ce n’est pas très grave. Des constructeurs d’utopie généreuses qui tentent de remettre de l’espoir dans ce monde, et qui emploie le mot Universel dans son sens le plus beau, le plus complet ? C’est déjà plus dommageable. Des associations qui travaillent avec abnégation et qui avec la FNARS (qui regroupent une bonne partie d’entre-elles), comme nous, défendent plus modestement un revenu minimum unique (et non universel) ? C’est déjà pus grave. Plus sûrement vous vous moquez des pauvres de ce pays que vous voulez payer de mots, c’est honteux. Effectivement votre groupe de travail s’est terminé sur une déclaration insipide et alambiquée, sans date, ni chiffre.
Une chose est sûr votre RUA qui n’est pas une porte vers l’Activité, n’aura rien d’Universel ! On ne sait pas encore qui il concernerait, quelles allocations il regrouperait… de par son nom il exclut déjà tous ceux en incapacité de travail.
Revenu ? même pas !
Un vrai revenu, c’est quelque chose qui tombe tous les mois, dont on connait le montant, qui permet de ne plus vivre au jour le jour, de pouvoir un minimum anticiper sur les besoins. Hors dans la nouvelle usine à gaz que les énarques devront mettre en musique, il est même question d’individualisation. Stop ! Simplifier, c’est prendre ses responsabilités, arrêter de noyer les solutions derrière la soi-disante complexité qui existe surtout dans la tête des technocrates et que vous utilisez pour nous berner.
Nos responsabilités, nous les prenons : retour sur une proposition défendue dans mon billet du 5/9/2019.
Réponse Unique, mais ni globale,
ni portant sur toute la question de la pauvreté.
Une amie Facebook, Elisabeth Boussion m’a a écrit: « Pour moi, le RMU, ce n’est pas apporter une première réponse globale à la question de la pauvreté dans notre pays, c’est encore un pansement sur une jambe de bois et rajoute encore un acronyme de plus et son contenu à la longue liste déjà existante de toutes sortes d’aides qui ont le culot de ne même pas se cumuler. On peut aussi comparer ce RMU avec le salaire universel, le salaire unique, etc., de la droite prédatrice ou de certaine gauche peu éveillée sur le sujet. Dans un système capitaliste, il n’y a pas de sortie possible pour les pauvres, sauf, éventuellement, localement, mais cela ne peut pas s’universaliser. Pour moi il n’y a d’intéressant que le salaire à vie de votre camarade syndiqué Bernard Friot. Je précise que je vis avec 830 € par mois, tu vois que je suis bien concernée par le problème. Amicalement. » D’abord je dois dire, à ma grande honte que lisant sa première phrase, je me suis écrié « mais, je n’ai pas écrit ça ! ». Mais si, mais si, c’était juste au-dessus de sa phrase. J’ai relu mon billet, la note de l’Observatoire. Rien de tel fort heureusement, c’est juste pour introduire le billet sur Facebook, ne me relisant pas que j’ai lâché cette ânerie. Tu as totalement raison, ce ne peut-être une réponse globale. Mais, ça serait déjà bien que ce puisse être une première réponse apportant en moyenne 150 euros à 5 millions de bénéficiaires. Cela pourrait déjà être une réponse symbolique apportée par une gauche qui se serait réunie autour d’une telle mesure. Bien-sûr éradiquer la pauvreté demande bien d’autres mesures, notamment pour le retour au travail, au logement, au droit à la santé… Précisons pars ailleurs que dans un premier temps (le seul proposé dans la note de l’observatoire), en retenant le seuil de 50% du salaire médian nous retenons une définition peu généreuse, le seuil de 60% serait à terme beaucoup plus efficace. Mais je ne peux te suivre, Elisabeth, quand tu compares cette mesure à un pansement sur une jambe de bois, dans ton cas personnel tu n’y gagnerais que 30 euros par mois, mais ce serait plus de 300 euros pour les titulaires du RSA socle. Surtout, avec la simplification radicale que nous introduisons, on peut espérer aller chercher un grand nombre de ceux qui ne recourent pas à leurs droits, en accompagnant la mesure par un travail des services concernés (c’est un professionnel qui t’en parle). Il me semble nécessaire de re préciser ici, que bien-sûr, il s’agit donc d’une allocation différentielle, qui ne supprime rien et qui vient en plus de tout ce qui existe, chaque fois que nécessaire. Eh, oui un acronyme de plus ! Il y a la technocratie, je crois aussi la volonté de brouiller l’info, d’où l’importance du bandeau ci-dessus. Quand j’ai été nommé agent de direction en CAF, j’ai demandé aux agents de traduire à chaque fois tous les acronymes qu’ils utilisaient… sinon j’étais vite perdu. Mais, j’ai l’espoir que l’acronyme que nous rajoutons puisse être une pierre utile pour notre combat pour plus de justice.
Il y a une vie avant la fin… la sortie, le dépassement du capitalisme
Tu affirmes aussi , « dans le système capitaliste, il n’y a pas de sortie pour les pauvres ». Te rends-tu comptes du verdict « de mort » que tu fais peser sur tous les pauvres… en attendant le grand soir ? Non, il n’y a pas qu’au niveau local que des réponses partielles
peuvent être apportées, une mesure comme celle que nous défendons apporterait un précieux coup de pouce à bien des gens qui veulent simplement vivre. Il faut aussi les mobiliser, pour qu’ils poussent pour aller plus vite, plus loin et jusqu’à des mesures communistes au sein même d’un monde dominé par le capitalisme, comme le fut la Sécurité sociale en 1945. Il faut lire mon camarade syndiqué, mais aussi camarade du PCF, Bernard Friot, c’est le meilleur connaisseur et analyste de la Sécurité sociale, je suis un fan de ses travaux, même si je n’arrive pas à la même perspective immédiate que lui. Par contre il nous aide tant à comprendre les luttes d’aujourd’hui que la perspective communiste à construire.
Merci !
Nos rédacteurs sont prévenus.