Augmenter le pouvoir d’achat,
ou bien le pouvoir de vivre ?
Martigues le 7 février 2019
Si nous mettons en avant l’augmentation du seul pouvoir d’achat, nous ouvrons la porte aux manoeuvres de Macron et de son gouvernement, ou bien encore celles du FN/RN , qui veulent nous faire confondre une vraie augmentation de salaire, avec une augmentation du seul salaire net. Rappelons que le salaire total comprend l’ensemble des cotisations sociales, quelles soient dîtes salariales ou patronales. Ces cotisations sociales ne constituent pas un salaire différé, comme nous les avons longtemps nommées, mais un salaire socialisé. Elles financent, ou devraient financer, notre Sécurité sociale, la protection immédiate de tous les travailleurs face aux risques sociaux : maladie et accidents de travail, charges de famille, vieillesse, chômage (formellement pas intégré à la Sécurité sociale)… Nous voulons voir ajouter à cette liste la perte d’autonomie. Nos organisations ont aussi un projet de vraie sécurité sociale professionnelle. Nous voulons une prise en charge du risque maladie à 100%. Enfin nous voulons que le salaire maintenu des anciens soient porté au minimum au niveau du SMIC et indexé sur l’évolution des salaires. Pour mener à bien ces projets nous réclamons, la fin de toutes les exonérations de cotisations, la substitution de cotisations sociales à la CSG. En résumé, nous nous battons pour :
l’augmentation du salaire total, soit le salaire brut plus les cotisations dîtes patronales, pour construire une Sécurité sociale intégrale.
Si nous prenons l’habitude de substituer la revendication d’augmentation du pouvoir de vivre à celle d’augmentation du pouvoir d’achat ; nous nous faciliterions la tâche pour prendre en cause l’ensemble des besoins humains et expliquer notre projet de société. Tout ce dont chacun a besoin pour vivre ne s’achète pas ! Même si, le patronat et le pouvoir à sa botte s’attaque sans relâche à notre Sécurité sociale et au Service(s) public(s), dans la société telle qu’elle est aujourd’hui tout n’appartient pas aux capitalistes, tout ne se vend pas, gratuité, ou ne se vend pas au prix du marché, grâce à une participation des pouvoirs publics. La satisfaction d’une partie de nos besoins est socialisée, grâce d’une part à la cotisation sociale, d’autre part à l’impôt.
Nous voulons vivre, bien vivre, vivre à 100%. Notre parachute à nous, c’est la Sécurité sociale, notre paradis ce ne sont pas les Bahamas, c’est un pays où il peut faire bon vivre. Pour qu’il fasse bon vivre pour tous, il faut bien sûr en finir avec les fins de mois cauchemardesques. Leurs heures supplémentaires ne sont pas la solution, elles doivent rester l’exception. Il faut des salaires décents : une augmentation conséquente du SMIC et une revalorisation des salaires en fonction, en fixant aussi un maximum. Il faut que les minimas sociaux rattrapent le SMIC. Mais comme tout ne s’achète pas, et c’est tant mieux, pour bien vivre nous voulons plus de services publics, plus de services publics gratuits. Nous pouvons faire notre, le slogan de la mairie communiste de Martigues : Égalité Fraternité Gratuité.
Ce billet n’expose pas un cahier de revendications, il expose un point de vue moral. Le nous, de ce texte, est un nous qui se veut englobant, nous les « laborieux », ceux d’en bas ou de pas bien haut qui voulons un monde commun, nous qui nous mêlons des affaires de ce pays. À partir d’un principe simple et incontestable : chacun de nous doit disposer suffisamment de « pouvoir de vivre ».
Merci !
Nos rédacteurs sont prévenus.