Change la société, tu changeras ta vie après
Martigues le 24/01/2019
Bien sûr, d’habitude on entend : « Avant de songer à changer le monde, commence par changer toi ! » Cette affirmation, se présente comme un conseil de bon sens. Je vous propose de renverser cette affirmation, car dans la bouche des ennemis du changement, qui avance souvent masqués, c’est une invitation à remettre sine die toute tentative de s’en prendre à l’ordre établi. Il convient de débusquer l’hypocrisie de ces conseilleurs.
Mais, il convient aussi de réfléchir à ce que signifie, une telle affirmation reprise par des partisans sincères d’une autre société. Elle peut se vouloir une critique des défauts que nous avons tous, elle peut aussi servir à viser des tares répandues dans telle ou telle composante des mouvements, parmi nos intellectuels, nos chefs où plus généralement dans nos rangs. Elle peut se présenter comme un appel, sympathique, à chaque camarade pour qu’il se bonifie. Pourtant, nous pouvons nous faire un aveu, nos efforts individuels pour être meilleurs sont vains, la bonne volonté est d’une inefficacité incroyable. Quant aux efforts pour changer les autres… n’en parlons pas, plus on exige moins on obtient.
Il y a une bonne raison aux échecs du « moralisme ». Prétendre se changer où changer l’autre, c’est faire preuve d’un orgueil hors de portée de nos résolutions et forces.Tous les déterminismes qui pèsent sur nous, nous on fait ce que nous sommes, c’est du dur, autant s’y faire. Même entendu comme un conseil bienveillant, cette appel à se changer soi revient toujours à mettre l’accent sur notre nombril, au lieu de partir à la rencontre des autres, à l’assaut du monde qui nous entoure. parce qu’affirmer qu’il est vain de vouloir se changer soi-même ne signifie pas que notre liberté n’existe pas. Nous pouvons choisir d’être ce que nous sommes, et dans le même mouvement refuser tout ce qui nous en empêche. Nous découvrirons vite, que la première des limitations de notre personnalité réside dans ce qui nous sépare de nos semblables : c’est à dire une société injuste, profondément inégalitaire et répressive. Alors un nous peut se créer, pour la changer cette putain de société et en devenant partie prenante d’un nous, chacun s’enrichit, pas de fric, mais d’humanité, chacun de nous devient meilleur. Parlez-en autour de vous et l’on vous racontera comment les potes de la grève prolongée se sont épatés par leurs évolutions, parlez en à ceux qui ont tenu les ronds points depuis des semaines…
On nous dit aussi, à longueur de journée, au travail, au café du commerce, à longueur de colonnes de presse écrite ou d’éditos de radios ou télé, que nous ne changeront pas le monde. C’est sûr, nous ne le changerons pas le monde, pas en l’espace d’un grand soir ça on le savait, pas non plus au terme d’une lutte fut-elle la plus belle. Mais il paraît que le monde ne s’est pas fait en un jour, de plus il y a longtemps que les possédants, les dominants le défigurent. Mais en essayant encore et encore, nous agrandirons nos vie, elles deviendront plus belles… alors sans doute nous changerons, nous deviendrons meilleurs.
Et nous pourrons dire à Mafalda qu’elle se trompe, et que nous la ferons meilleure la nouvelle année.
Humanité, égalité, liberté ! Maintenant !
Merci !
Nos rédacteurs sont prévenus.