7 réflexions pour aller vers une société plus juste
Revenu minimum universel ? Salaire à vie ?
comment vaincre la misère ?
Comment aller vers une société plus humaine ?…
vers le communisme !
1/ Les inégalité et la misère ne sont pas « naturelles »
Renoncer au combat pour l’égalité entre humains serait renoncer à notre humanité même, et à la liberté de chacun. Nous devons dans le même mouvement balayer l’idée reçue selon laquelle les inégalités seraient une fatalité, seraient un phénomène naturel. La pauvreté, la misère dans la société « moderne » sont choses humaines, fabriquées par des humains ; les humains peuvent donc défaire les inégalités que la société humaine fabrique..
Cette volonté d’en finir avec la pauvreté doit être au coeur de tous projets de gauche, par leurs portées immédiates dans le quotidien des vies de chacun, tout autant dans leurs visées à moyen et long terme. Toutes nos revendications, toutes nos luttes et les conquêtes possibles doivent garder cet objectif en tête et au coeur.
2/ Nous devons activer tous les possibles
Le développement des forces productives n’est pas la solution à tous les problèmes humains, comme nous l’avons longtemps pensé à gauche. Pire encore, ce développement est la menace principale pour l’humanité et son écosystème si les humains n’en reprennent pas collectivement et intelligemment le contrôle.
Mais les progrès accomplis ont déjà permis de mettre fin à la rareté des ressources, ils doivent être convertis en atouts pour le bien commun de tous les humains. Ce ne sont pas les progrès techniques et scientifiques qui doivent être mis en accusation, mais leurs utilisations.
À terme, pour les communistes, c’est l’appropriation collective et démocratique des moyens de production qui sera la solution. Mais sans plus tarder battons-nous pour des victoires concrètes en matière de contrôle de leurs utilisations. Battons-nous maintenant pour une appropriation par le plus grand nombre, notamment par les producteurs, de la connaissance scientifique. L’évolution de la recherche scientifique et du développement technique doit être mise sous contrôle démocratique.
3/ Redistribuer les richesses
Le mouvement des Gilets jaunes a mis en avant, en même temps, la revendication de la justice fiscale et celle de l’augmentation des revenus de toute une partie de la population.
Pour la justice fiscale, une fois rétablie l’ISF et supprimer les taxes ou hausses de taxes injustes ou (et) injustifiées, nous devons actionner deux leviers : la réforme de l’Impôt sur le Revenu (IR) et celle de la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA).
Pour l’IR il s’agit de le rendre plus juste et beaucoup plus progressif. Il est, il doit devenir, l’outil principal d’une redistribution des richesses. Il ne s’agit pas de l’étendre à tous, doivent rester exonérés tous ceux qui « gagnent » moins que le revenu qui sera déterminé comme suffisant pour bien vivre. Il s’agit par contre de plus imposer ceux qui gagnent plus que « le nécessaire » et beaucoup plus ceux qui peuvent se payer tout le superflu. L’IR doit devenir beaucoup plus progressif.
Pour la TVA il faut la réformer par les deux bouts, il faut la supprimer pour les produits de première nécessité et l’augmenter pour les produits de luxe, l’augmenter très fortement pour les produits de grand luxe.
Au bout du compte ces axes de réforme ne devraient pas diminuer les recettes fiscales, tout au contraire. Pour ce qui est du financement des dépenses nouvelles nécessaires, la diminution drastique du budget militaire me semble la première mesure à prendre, en coupant le budget alloué à la force de frappe et celui alloué à une politique d’intervention à l’extérieur dans un cadre à la fois néo colonial et d’alliances dangereuses (OTAN).
Notons quelques-unes de ces dépenses nécessaires urgentes : aides alimentaires, logements (zéro sans abris, suppression des logements insalubres….), aides scolaires. Cette courte liste n’a rien d’exhaustif.
4/ Défendre, développer la propriété collective
Les services publics tels que nous les voulons excluent tout partenariat avec le privé, toute logique de profit. Propriété publique, de l’État ou d’autres collectivités, d’associations de salariés, ou d’usagers. Cette propriété publique couplée avec le statut du personnel fait des services publics des éléments déjà en oeuvre de la société non capitaliste, que nous appelons de nos voeux et de nos actions. Nous ne sommes donc pas dans une logique de défense des services publics tels qu’ils sont, mais de reconquête et de développement de la propriété collective, au service de tous.
La Sécurité sociale est l’autre pilier de la propriété collective déjà existante dans notre société. Là aussi il ne s’agit pas de défendre l’existant, mais la logique subversive des principes de 1945. Déjà, tellement minées, par les attaques des gouvernements libéraux, notre Sécurité sociale n’est plus à défendre, mais à reconquérir, à reconstruire, à développer pour faire face aux enjeux du XXI° siècle.
Son financement peut reposer exclusivement sur les cotisations sociales. Prenons garde que nos réflexions sur de nouveaux financements ne participent pas à brouiller la capacité révolutionnaire de la cotisation sociale. Ce « prélèvement à la source » sur les richesses produites peut être l’instrument du nouveau partage de la valeur ajoutée au profit des salariés, voir être étendu pour permettre un contrôle des salariés sur l’investissement. Cette logique pour être mise en oeuvre réellement exige de reprendre et gagner à moyen terme la bataille pour une réelle démocratie sociale, c’est-à-dire la gestion par les intéressés eux-mêmes. Concrètement nous devons exiger de réels conseils d’administration, dotés des pouvoirs de gestion. Nous devons exiger le retour à l’élection de nos représentants.
La Sécurité sociale, c’est d’abord la révolution voulue par nos prédécesseurs en 1945, celle de la fin de la précarité sociale. Les principes en son simple la couverture totale des principaux risques : maladie, accidents du travail (remboursements à 100%), charges d’enfant (dès le premier enfant, sans condition de ressources), vieillesse (cf. prochain billet de ce blog),perte d’emploi (intégré l’assurance chômage à la Sécurité sociale, construire une véritable sécurité sociale de l’emploi liée à la formation). Un autre risque doit prendre place dans le projet de Sécurité sociale universel celui de la perte d’autonomie.
5/ Fonder un statut du salarié
Il n’y a pas besoin de réinventer l’eau chaude : le statut des fonctionnaires peut nous servir de modèle. Il s’agit de baser le salaire non sur l’emploi, mais sur la qualification. Cette révolution de point de vue, associée au projet d’une Sécurité sociale de l’emploi et à celui d’un financement par l’extension de la cotisation sociale, permet de fonder un véritable statut du salarié, d’un salaire à vie dont la retraite est le début de la mise en oeuvre.
——- je me contenterai pour le moment de cette affirmation, en renvoyant aux travaux de Bernard Friot et aux débats ——-
6/ Mesures d’urgences et re fondation de notre sécurité sociale.
Lors de la campagne présidentielle de 2017 Benoit Hamon en mettant en avant le Revenu universel d’existence présentait ce choix comme le fondement d’une nouvelle Sécurité sociale. Bernard Friot de son côté développe la perspective du salaire à vie pour tous. Le premier projet, quelles que soient les critiques qu’on peut lui faire, se présente comme une solution immédiate pour généraliser le droit à une vie décente. Le second projet, que je partage, se présente lui comme une longue conquête par les travailleurs du pouvoir sur les richesses qu’ils créent. Outre, le fait que nous devons faire plus confiance à nos luttes, qu’à un coût de baguette magique du politique, la perspective développée par B. Friot a l’avantage décisif de s’appuyer sur les conquêtes de 1945 qui ont fait leurs preuves : la cotisation sociale a permis le développement de la politique familiale et favorisé la reconstruction de la France, les risques principaux de la vie ont été pris en charge et le salaire maintenu au moment de de la retraite est la préfiguration du salaire à vie. Enfin il nous semble juste de préférer les réponses à la précarité, et la pauvreté en terme non marchand : développement des services publics et de leur gratuité, plutôt que distribution d’argent.
Ce choix fait ne doit pas nous exempter d’entendre ce qu’il y a de juste et généreux dans l’idée d’un revenu universel d’existence : donner immédiatement les moyens de vivre à tous. Il faut donc pour répondre à cette exigence dont sont porteurs les défenseurs non libéraux de ce revenu de base, construire des réponses immédiates aussi. Sans passer par un revenu universel, un certain nombre de mesures simples peuvent être décidées sans mettre en péril les finances du pays : l’automaticité d’un minima social, sans condition, remplaçant avantageusement feu le RSA et constituant un véritable droit aux moyens suffisants pour vivre, inclure les moins de 25 ans dans ce dispositif via un revenu d’autonomie dès 18 ans et aller vers un salaire étudiant ou de formation, porter le minimum vieillesse au niveau du SMIC, idem pour l’AAH…
7/ Contre la logique du profit et de l’argent, portons celle de l’humain d’abord
FAIRE DE « L’HUMAIN D’ABORD » LE NOUVEAU NOM DE L’ANTI-CAPITALISME.
A mes camarades champions de la lutte des classes pure et dure, ainsi que du vocabulaire « prolétarien », qui trouveront cette dernière proposition, dans la lignée de celles pratiques sur la lutte contre la misère, trop « catho », je réponds que notre but doit être très clairement dans le vocabulaire, comme dans les pas concrets, de construire des majorités pour réconcilier l’humain, les humains.
Merci !
Nos rédacteurs sont prévenus.